Le chanteur, qui penchait politiquement à droite, avait su séduire la classe politique dans son ensemble.

La mort de Johnny Hallyday suscite une avalanche de réactions de personnalités, dont celles de nombreux responsables politiques.

Le rocker a été une star à la «sensibilité de droite». Johnny Hallyday a été de nombreuses aventures politiques, notamment auprès de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy (présidents de la République de 1995 à 2007 et de 2007 à 2012), même s’il s’est ensuite dit désabusé devant la chose publique. Il a cultivé depuis ses débuts le mythe tout libéral du rêve américain et a roulé pour la droite dès 1974, lorsqu’il a soutenu Valéry Giscard d’Estaing (président de 1974 à 1981).

Quasiment le chanteur officiel de la France

Johnny n’a toutefois jamais insulté l’avenir, ni les alternances, se rendant par exemple à la fête de l’Huma en 1985. Il a fait également savoir qu’il a dîné avec François Hollande (président de 2012 à 2017) en janvier 2012.

Au fil des majorités, Johnny Hallyday accède au statut de quasi-chanteur officiel. Il est choisi pour assurer un concert le 14 juillet au pied de la Tour Eiffel, en 2009, devant un million de personnes. Pour marquer, en 2016, le premier anniversaire de l’attentat contre «Charlie Hebdo», c’est lui qui est appelé à incarner la tristesse française avec sa chanson «Un dimanche de janvier».

L’actuel chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a été un des premiers à réagir, dans la nuit de mardi à ce mercredi. Dans un communiqué, la présidence de la République a fait savoir que, «de Johnny Hallyday nous n’oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la voix, ni surtout les interprétations, qui, avec ce lyrisme brut et sensible, appartiennent aujourd’hui pleinement à l’histoire de la chanson française. Il a fait entrer une part d’Amérique dans notre Panthéon national».

«A travers les générations, il s’est gravé dans la vie des Français. Il les a conquis par une générosité dont témoignaient ses concerts : tantôt gigantesques tantôt intimes, tantôt dans des lieux démesurés, tantôt dans des salles modestes», ajoute le communiqué de la présidence de la Républlique.

Sur Twitter, dans la matinée, le chef de l’Etat a ajouté qu’«on a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday ». Et de conclure : «Le public de fans et de fidèles qu’il s’était acquis est en larmes. Nous n’oublierons ni son nom, ni sa gueule, ni sa voix. Le voici au panthéon de la chanson où il rejoint les légendes du rock et du blues qu’il aimait tant».

Dans un autre message de l’Elysée, une vidéo de la chanson «l’Envie», lors d’un concert à Bercy en 1987, est mise en ligne. François Hollande, le prédécesseur d’Emmanuel Macron, confie que «chacun se sent seul aujourd’hui», évoquant «un élément de de notre patrimoine musical national». «Il avait réussi à se faire aimer de toutes les générations».

Nicolas Sarkozy a publié un texte sur Facebook pour saluer la mémoire de Johnny Hallyday. «Avec la disparition de Johnny Hallyday, la France est en deuil d’un très grand artiste, de cette voix irremplaçable qui avait séduit jusqu’aux Etats-Unis (…) Quel Français aujourd’hui, et cela quel que soit son âge, n’est-il pas en mesure de fredonner quelques paroles de l’une de ses chansons ? Combien d’artistes, combien de chanteurs français peuvent-ils prétendre avoir à ce point marqué la vie des gens qu’ils se confondent parfois avec leur vie elle-même ?» écrit notamment l’ancien chef de l’Etat.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a laissé un message sur Twitter, reprenant une phrase de la chanson «Te manquer». La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, décrit «un artiste d’exception, une légende du rock et de la chanson, un visage de la culture en France nous quitte».
Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste lors de la précédente élection présidentielle et actuellement à la tête du mouvement Génération.s, évoque un «monument national». «Ce matin, c’est un peu comme si Paris perdait sa Tour Eiffel.»
Enfin, seul voix discordante, le député La France insoumise Alexis Corbière a créé un début de polémique. Après un message d’hommage, il a écrit : «La triste mort de #Johnny ne doit pas nous faire oublier le nouveau mauvais coup qu’ils nous préparent (prochaine cible : le SMIC).» Il a retiré cette phrase depuis, expliquant : «Je n’oublie pas d’autres sujets sociaux qui me tiennent à coeur et qui me semblent grâve…suis je le seul ?»
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Musicienne à Paris, je suis de très près l'info musicale et je la partage en écrivant des articles pour le site actumusique.fr