De « Hello Johnny » à « De l’amour » en passant par « Sang pour sang » et « Rester vivant », retour sur les dix albums emblématiques signés Hallyday. 

Ses refrains ont marqué plus de cinq décennies de musique française. Enchaînant rocks fougueux et ballades entêtantes pendant près de 60 ans, le chanteur n’a cessé de se renouveler. Actumusique.fr vous propose une sélection de dix albums emblématiques signés Johnny.

1960. « Hello Johnny »

Le premier album, un 33 tours de 10 titres qui durent chacun moins de trois minutes. Sur la pochette, on y découvre un jeune homme de 17 ans, chemise ouverte, souriant, une guitare à la main et une pose qui ressemble au déhanché d’Elvis Presley. A l’intérieur, c’est la naissance du rock en français avec « T’aimer follement », « Souvenirs souvenirs » et même « Itsy bitsy petit bikini », popularisé quelques semaines plus tôt par Dalida. Historique.

1966. « La Génération perdue »

Déjà le 8e enregistrement studio pour Hallyday devenu une star. Il continue à adapter des succès internationaux comme « Black Is Black » (« Noir c’est noir ») ou « Got to Get You Into My Life » (« Je veux te graver dans ma vie »). Mais le chanteur coécrit aussi « la Fille à qui je pense », « Cheveux longs et idées courtes » ou la chanson titre. L’idole des jeunes y évoque les conflits de génération. Un symbole.

1969. « Rivière… ouvre ton lit »

La métamorphose. Johnny a 26 ans et apparaît barbu avec un bandeau dans les cheveux. Il s’entoure de rockeurs anglais comme Steve Marriott, Ronnie Lane et Peter Frampton, pour un son nouveau et puissant. Le jeune homme gentiment rebelle devient un rockeur psychédélique avec « Voyage au pays des vivants », « Je suis né dans la rue », où l’on sent qu’il a croisé le chemin de Hendrix. Un classique.

1970. « Vie »

Johnny s’engage. Il s’interroge sur la guerre du Viêt Nam, le mouvement hippie… Album sombre, comme sa pochette où le visage de la star semble sortir de la pénombre, « Vie » accueille dans ses rangs le journaliste et écrivain Philippe Labro. Le tandem fait scandale avec sa chanson « Jésus-Christ » et se fait censurer. Une première collaboration qui se poursuivra sur un album entier, « Flagrant Délit », l’année suivante.

1976. « Derrière l’amour »

Le plus gros succès de Johnny dans les années 1970. Il renoue avec la chanson populaire, investit la variété avec un soupçon de rock et enregistre quelques grands classiques de sa carrière, qu’il jouera sur scène jusqu’au bout, comme le torturé « Requiem pour un fou », le fédérateur « Gabrielle » ou l’euphorisant « Joue pas de rock’n’roll pour moi ».

1985. « Rock’n’roll Attitude »

Johnny a 42 ans. Un rockeur peut-il vieillir ? Oui, répond ce disque, écrit et composé entièrement par Michel Berger. Hallyday lui inspire « le Chanteur abandonné ». Un gamin qui rêvait d’Amérique, devenu fan du dramaturge Tennessee Williams évoqué dans « Quelque chose de Tennessee ». « Lutte contre les mots faciles. Lutte contre la haine des imbéciles. Garde toujours en toi. Une rock’n’roll attitude », lui fait chanter Berger. Johnny retrouve les sommets.

1986. « Gang »

Les puristes ne le considèrent sans doute pas comme son meilleur disque. Difficile cependant d’ignorer cet album écrit et composé par Goldman. Passé l’horripilant « Je t’attends », ce 35e enregistrement studio est une impressionnante collection de tubes, de « J’oublierai ton nom » à « Je te promets » en passant par « Laura », dédié à sa fille, ou « l’Envie », dont les versions live resteront épiques jusqu’à sa dernière tournée.

1999. « Sang pour sang »

L’un de ses plus gros succès avec plus de 2 millions d’albums vendus. Un triomphe qu’il savoure en famille puisque c’est son fils David qui compose toutes les chansons sur des plumes prestigieuses comme Miossec, Vincent Ravalec, Philippe Labro et même Françoise Sagan, pour « Quelques Cris ». Johnny continuera à chanter longtemps sur scène « Sang pour sang », qui évoque sa relation avec son fils sur des mots du fidèle Michel Mallory, et le flamboyant « Vivre pour le meilleur », écrit par Lionel Florence, complice et auteur de Pascal Obispo.

2014. « Rester vivant »

« Et si c’était son meilleur album ? » titrait notre journal le jour de la sortie de ce 49e disque. On n’en est pas loin. Johnny sonne comme rarement, voire comme jamais, grâce à Don Was, producteur des Rolling Stones et de Bob Dylan. Il lui offre 12 titres sublimes sur des textes bouleversants de Yodelice, Jeanne Cherhal, Miossec, Daran, ou Pierre-Dominique Burgaud. Incontournable.

2015. « De l’amour »

Une surprise. Son ultime album en date, enregistré dans le plus grand secret et dans l’urgence. Moins inspiré que « Rester vivant », « De l’amour » sonne plus brut. Si, dans son disque précédent, Johnny parlait beaucoup de lui, il chante cette fois les autres, notamment cette France meurtrie par les attentats dans « Un dimanche de janvier ». L’album sort le 13 novembre 2015 quelques heures avant la soirée de cauchemar du Bataclan.

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Musicienne à Paris, je suis de très près l'info musicale et je la partage en écrivant des articles pour le site actumusique.fr